mercredi 18 février 2009

Aurore Dal Mas

13.02.09 > 07.03.09 | B-Gallery | Bruxelles

FR : Née en 1981 à Ottignes-Louvain-La-Neuve, vit à Bruxelles | 2005 Diplôme « La Cambre, atelier de photographie »

Par la photographie, la vidéo, le texte ou le chant, je crée des images sans fin, sans fond, sans perspective, sans sujet reconnaissable, sans lieu, ni temps. Elles sont la poursuite d’un doute, d’une vibration, d’une idée d’être humain sacré. Une transe intime et interne. Le contraire de l’exil. La formation du germe dans le noir.

« Au travers d’un corps mi-minéral mi-végétal, il faudrait voir l’obscurité, concevoir la lenteur de la lumière. Les particules d’ombres s’entassant dans l’image révèlent alors ce qui a déjà disparu : des paysages fantomatiques, comme en suspens, où s’inversent les rapports du visible et de l’absence. De même, il faudrait pénétrer à reculons dans l’ouverture mentale ménagée par les inscriptions des sculptures, non plus en tant que spectateur mais bien comme sujet : celui qui regarde la pierre est déjà l’être qui y est contenu. » (Anaël Desablin)

Les paysages, eaux stagnantes, marécages, sont comme un miroir de l’esprit. Tout y est étrangement fixe, alors que sous la surface, c’est un énorme grouillement. Ces eaux sont un reflet de celles qui baignent le corps humain, qui est envisagé comme un élément naturel et pour lequel, pareillement aux paysages, on devine sous la peau et le figé qu’impose la photographie, que la vie est à l’œuvre. Et ce, même et encore quand elle s’en va.

Nous sommes face à la limite du monde du dehors et du monde du dedans, du connu et du mystère, de l’avant et de l’après. Ainsi ces pierres gravées, stèles funéraires, portes entre le mort et le vivant, mais ne recouvrant aucun corps, proposent une réflexion sur notre façon d’envisager la vie. Elles sont comme le miroir du spectateur qui les lit : puisqu’en-dessous de la pierre il n’y a rien, c’est « au-dessus » que tout se passe. Ici, maintenant. Il n’y a encore rien à ensevelir, encore rien à cacher, que du contraire. Car il s’agit justement de tenter de mettre au jour ce que signifie « être humain ».