BRASS
FR : A distance du rythme soutenu des grandes mégapoles, les portraits de Wang Gang (Guangzhou, 1969) invitent à apprécier d’autres réalités ; comme des mises en suspens. Ainsi des Yi, ces montagnards du Liangshan, dans le Sichuan, un peuple dont la culture et la langue lui sont étrangères et dont la rencontre suscite en lui la nécessité de la photographie. Féru d’existentialisme – il a beaucoup lu Sartre et Camus en chinois –, homme d’affaires aussi, Wang Gang est une personnalité atypique. Un portrait de Yi en noir et blanc, photographié en pleine nature avec un Rolleiflex et le regard humaniste à la Koudelka, lui vaut un prix au World Press Photo en 2007. Lors d’un court séjour à Amsterdam puis Paris, Wang Gang découvre les maîtres de la peinture ancienne, hollandaise notamment, et l’art du clair-obscur. Le désir d’expérimenter la couleur et la composition se voit confirmé par le réalisme des toiles de l’Américain Thomas Eakins (1844-1916).